Match de foot avec Lionel Messi Ă Tel-Aviv, Ă©quipe cycliste israĂ©lienne au prochain Tour de France et, depuis mercredi, un accord entre un coureur automobile de lâEtat hĂ©breu et lâĂ©curie Williams de F1: IsraĂ«l joue la carte du sport pour diversifier son image.
La direction de lâĂ©curie britannique a dĂ©barquĂ© en force mercredi dans la mĂ©tropole israĂ©lienne de Tel-Aviv et ses embouteillages mais aussi dans un pays peu familier avec le monde de la Formule 1. Williams, qui tente de redresser la barre aprĂšs une annĂ©e 2019 calamiteuse, a annoncĂ© lâarrivĂ©e dans ses rangs de Roy Nissany, prĂ©sentĂ© comme le « premier » coureur automobile israĂ©lien en F1 et qui a lâespoir de faire mieux que son pĂšre.
Le pilote israĂ©lien Roy Nissany, Ă Tel Aviv, le 15 janvier 2020 AFP – JACK GUEZ
Nissany, 25 ans et qui a aussi la nationalité française, avait dĂ©jĂ fait des tests en 2014 avec lâĂ©curie Sauber et a effectuĂ© en dĂ©cembre des essais avec lâĂ©curie Williams Ă Â Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis. NĂ© Ă Tel-Aviv, Roy Nissany est le fils de Chanoch Nissany qui avait participĂ© Ă une sĂ©ance dâessais libres pour lâĂ©curie italienne Minardi lors du Grand Prix de Hongrie 2005 et qui mĂ©rite donc techniquement le titre de « premier pilote israĂ©lien de F1 ». Mais il avait dĂ©jĂ 42 ans Ă lâĂ©poque et a passĂ© la plus grande partie de sa vie en Hongrie.
Incroyablement assidu
Le fils, lui, intĂšgre les rangs de Williams Ă titre de pilote dâessai (test driver) pour lâensemble de la saison 2020. « Roy a dĂ©montrĂ© ses talents dans les tests dâaprĂšs-saison Ă Abou Dhabi et nous avons Ă©tĂ© extrĂȘmement impressionnĂ©s (âŠ) », a dĂ©clarĂ© Claire Williams, la directrice gĂ©nĂ©rale adjointe de lâĂ©curie et fille de son fondateur, Frank Williams.
« Vous voulez les meilleurs coureurs automobiles... mais vous voulez aussi les coureurs qui sont des joueurs dâĂ©quipe et Ă ce titre, il a Ă©tĂ© incroyablement assidu » au cours de ces tests, a-t-elle soulignĂ©, ajoutant qu’ »avoir un coureur israĂ©lien est un moment historique« .
Roy Nissany sera le « 3e pilote » de Williams, derriĂšre le Britannique George Russell et au Canadien Nicolas Latifi, lui-mĂȘme dâorigine iranienne. « Je vais conduire dans les sĂ©ances dâessais libres, donc tester les voitures et donner des +feedbacks+ pour permettre de dĂ©velopper la voiture de 2021 avec lâespoir dâĂȘtre moi-mĂȘme ĂȘtre au volant », a dĂ©clarĂ© le pilote Ă lâAFP.
Une autre image pour Israël
Il compte à son palmarÚs une 4e place aux « World Series » de Formula V8 3500cc en 2016 avec trois victoires à la clé. Il a aussi participé à une vingtaine de courses de F2 en 2018 avec comme meilleur résultat une 10e place.
Sa monoplace arborera le drapeau israĂ©lien et le logo « Israel Start-up Nation« , nom de la premiĂšre Ă©quipe israĂ©lienne de cyclisme qui participera elle au prochain tour de France. Cette Ă©quipe est financĂ©e par le milliardaire israĂ©lo-canadien Sylvan Adams qui sâest associĂ© mercredi Ă lâĂ©quipe de Williams Ă titre de « prĂ©sident du management de Roy Nissany en F1 ».
« Jâai certaines responsabilitĂ©s en ce qui concerne le dĂ©marchage de sponsors« , a dĂ©clarĂ© Ă lâAFP le mĂ©cĂšne qui avait organisĂ© en novembre dernier dans un stade de Tel-Aviv, un match amical de football opposant lâUruguay et lâArgentine avec notamment Ă lâaffiche la superstar argentine Lionel Messi.
« Il y a encore quelques annĂ©es, il aurait Ă©tĂ© impensable pour un pilote israĂ©lien de F1 de courir Ă Abou Dhabi« , dans un pays arabe, soutient M. Adams, qui souhaite toucher les « 350 millions » de tĂ©lĂ©spectateurs de la F1, des personnes qui sâintĂ©ressent plus au sport et moins Ă la politique, pour donner une « autre » image dâIsraĂ«l que celle du conflit israĂ©lo-palestinien.
Source Challenges